Le monde moderne a développé la CERTITUDE, comme facteur de développement, l'intégrant dans chacun des faits de notre quotidien : la certitude du futur, des résultats, des chiffres de progression, d’évaluation, la certitude de programmer en avance de plusieurs mois ou années des week-ends, des voyages, des vacances, des célébrations, la certitude de projeter l'avenir sur 5 ans, 10 ans, la certitude des pronostics médicaux, la certitude de programmer ses grossesses, son accouchement, la certitude des agendas, etc…
Tout y est traité, prévu avec certitude, sous forme de nombres, de taux, de ratios, de pourcentages. L’Humanité réduite à des chiffres, à des dates. Et à force de se projeter et de tout projeter, personne ne vit et apprécie le moment présent car le moment présent est utilisé pour certifier les moments futurs. Pourtant le moment présent est la seule certitude que nous avons toujours eu.
Et Vlan! Arrive le Sars-Cov-2 et balaie toutes les certitudes d’un revers de main…Ou de couronne. Ce qui nous semblait sûr et évident hier, ce que nous semblions maîtriser avant-hier, devient de plus en plus hypothétique. Nous nageons aujourd’hui en pleine incertitude généralisée face au devenir des pays, des puissances, des systèmes, de la médecine, la science, la nature et face aux lendemains de chacun.
Les plus grands experts analystes, les plus grands scientifiques ne pourront dire exactement le devenir du Covid-19 et ses retombées sur le monde actuel. On découvre un peu chaque jour, on s’adapte au moment présent, on corrige les ratés, on avance au jour le jour… Et le Covid-19 est loin de nous avoir tout livré.
Le Covid-19 sera-t-il une épidémie qui va faire des milliers et milliers de victimes et disparaître, comme d’autres? Serait-ce une virose donnant une immunité transitoire, qui reviendra chaque année en mutant, tel le virus de la grippe? Serait-ce une virose qui va évoluer en une succession de pics et de chutes, déroutant les plus optimistes? Serait-ce un virus tel le VIH, qui va rester tapi dans les cellules, toujours à l'affût? Ou un virus qui peut être transmis par ou à d’autres espèces vivantes que nous côtoyons? Personne n'en est sûr au stade actuel.
Des scientifiques parlent d’ 1 milliard de personnes qui seront contaminées, mais d’autres parlent de 70% de la population mondiale, ce qui correspond à 4.900.000.0000 de personnes qui vont contracter le coronavirus. On nous parle d'un taux de mortalité entre 2 à 4%. Mais les chiffres énoncés ça et là montrent, pour le moment, des grosses disparités. L’Espagne et le Portugal, sont 2 pays voisins où l’épidémie a commencé à peu près il y a un mois ; les espagnols sont à 39.689 cas avec 6,80% de décès et le Portugal 2.060 cas avec 0,97% de décès.
La Chine qui compte plus d’ 1 milliard 400 millions d’habitants a vu seulement 0,01% de sa population atteinte, sûrement à cause des mesures de restriction. Elle énonce 4% de décès alors que l’Italie, malheureusement, avoisine les 10%.
Le taux de mortalité de la France (1er pays dans le classement de qualité des soins) est de 4% sur environ 20.000 cas et l’Allemagne avec ses 30.000 cas en est à 0,42%. Que dire des Etats-Unis et de l’Australie où les premiers cas ont apparus en même temps il y a 2 mois et où les américains sont à ce jour à 46.168 cas avec 1,26% de décès et les australiens à 2.136 cas avec 0,37 % de décès ?
Comment expliquer le nombre à ce jour maintenu à 322 cas et 19 décès en Egypte, alors que les premiers cas sont apparus il y a 40 jours et l’Afrique du Sud comptant aujourd’hui 554 cas et 0 décès, avec le 1er cas apparu il y a 12 jours ?
Plusieurs certitudes ébranlées, beaucoup de doute, pas mal d’interrogations, d’incertitudes, voilà ce que nous traversons, voilà ce que nous devons accepter avec humilité dans cette ère de cassure des convictions. Accepter avec le degré de savoir et de technologie atteint, que nous ne savons rien encore. Et avancer dans ces ténèbres avec la lumière de la réflexion, du bon sens, du calme, de la bienveillance et de la solidarité interhumaine.
Nous ne savons surtout pas ce qui attend l’Afrique, un continent où le social, l’informel, la pauvreté, l’insuffisance des systèmes de santé, le problème de l’eau, l’obscurantisme dans certaines contrées, sont des réalités implacables.
Le Sars-Cov-12 aura-t-il pitié de l’Afrique où le confinement d’une grande partie de la population qui doit sortir chaque jour chercher sa pitance, aura des conséquences socio-économiques pouvant être graves ? Ou existent-ils de facteurs non encore maîtrisés, spécifiques à l’Afrique et aux africains, et qui vont freiner son essaimage ?
Ce virus, s’il a la même capacité d’extension et d'agressivité qu’ailleurs, va–il être maîtrisé en Afrique avec le respect des consignes par les populations et une prise en charge efficace et à grande échelle par les autorités ? Ou bien entraîner des chiffres de morbidité et mortalité graves, dépassant nos capacités ou conséquents à toutes nos insuffisances ?
La seule certitude pour le moment dans la pandémie Covid-19 (en bons adeptes de la Certitude) est que les mesures de protection et de restriction ont fait leurs preuves dans les pays atteints. Et rien que pour ça, chacun à son niveau, doit faire preuve de rigueur, de respect des consignes et de sacrifice.