Covid-19 et démographie africaine

L’Afrique a toujours été indexée pour sa démographie explosive et la jeunesse de sa population. Mais pourtant, ce phénomène qui a été appelé « bombe à retardement » peut en toute logique y atténuer la morbidité et la létalité liées au Covid-19.

Les différents profils des âges des cas de réanimations et de décès liés au Covid-19 montrent, d’après les statistiques chinoises, italiennes, espagnoles et françaises, que 17% de cas graves concernent des personnes de 65 ans à 75 ans et 75% ont plus de 75 ans. Et qu'environ 92 % des personnes décédées avaient un âge supérieur à 65 ans.

Alors dans un continent comme l’Europe où le taux de la population âgée de plus de 65 ans est d’environ 20% et plus, il est tout à fait logique de voir des chiffres de décès élevés.

Dans la plupart des pays sub-sahariens, 97% de la population ont moins de 65 ans et seuls 3% ont plus de 65 ans.  Dans un pays comme par exemple le Sénégal avec 17,4 millions d’habitants, 522.000 personnes (3%) ont plus de 65 ans. La Mauritanie avec ses 4.500.000 habitants comprend 135.000 personnes de + 65 ans. En comparaison, la population d’Italie d’environ 60 millions comprend 23% de personnes dont l’âge est supérieur à 65 ans, ce qui fait 13.800.000 personnes à risque élevé.

Les scénarios dramatiques de l’Italie et l’Espagne indiquent que le nombre total de décès à ce jour, après 9 semaines d’évolution in-situ du Covid-19, avoisinent respectivement 18.000  chez une population dont le risque élevé concerne 13.800.000 personnes (Italie) et 14.500 chez une population dont le risque élevé se retrouve chez 9.000.000 de personnes (Espagne).

En sachant que la morbidité liée au Covid-19 concerne plus les personnes âgées ou celles souffrant d'autres maladies, et que son taux de mortalité, bien que variable d’un pays à un autre, reste faible (on le voit avec précision dans les pays qui ont procédé à un dépistage massif) et augmente avec l'âge de la personne infectée,

En connaissant la limite de certains problèmes désignés comme facteurs aggravants de notre situation en Afrique tels l'impossibilité du confinement (alors qu'on ne sait pas exactement si là où il a été pratiqué, le confinement va rester une bonne formule) et le manque d'équipements médicaux appropriés (en Europe qui n'a jamais manqué d'équipements, le débordement dans les centres a été causé par l'afflux des malades très âgés)

En prenant en compte la jeunesse de la population sub-saharienne dont 97% ont moins de 65 ans,

En sachant que 3% seulement ont plus de 65 ans, donc représentent la population à risque élevé,

Il est probable que, dans la majorité de ces pays africains, le nombre de décès par rapport au nombre de cas contaminés soit de loin inférieur à celui des décès observés dans les pays européens qui, avec un pourcentage de personnes âgées parmi les plus élevés au monde, montrent jusque-là la plus forte létalité.

Et il est fort probable, malgré l'expansion certaine, malgré un nombre de contaminés qui va aller crescendo, et malgré l’insuffisance des infrastructures sanitaires, que le nombre de cas nécessitant une réanimation et le nombre de décès en Afrique soient minimes par rapport aux autres continents et par rapport à l’hécatombe envisagée.

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